Conclusion

Il a fallu des décennies de syndicalisation, de mobilisation politique et électorale et de militantisme communautaire pour transformer les emplois manufacturiers en emplois de meilleure qualité, avec des protections en matière de santé et de sécurité, des salaires plus élevés, de bons avantages sociaux et une sécurité de retraite. Mais il n'y avait rien d'inhérent au travail manufacturier lui-même qui rendait ces emplois plus dignes de normes plus élevées, si ce n'est la notion fondamentale que tous les emplois devraient être de bons emplois.

Le secteur de l'entreposage est une industrie énorme et en pleine croissance, grâce à la mondialisation, aux chaînes d'approvisionnement de plus en plus complexes, à l'essor de la vente au détail en ligne et du commerce électronique et à l'évolution de la demande des consommateurs. Comme nous l'avons vu, ce que nous appelons le « secteur de l'entreposage » est composé d'un large éventail d'employeurs, allant de petites entreprises régionales à d'énormes méga-corporations mondialement reconnues et diversifiées, et il peut s'agir de spécialistes exclusifs de l'entreposage ou de composantes internes d'entreprises dont l'activité principale relève d'autres secteurs.

La main-d'œuvre de l'entreposage est également variée : dans les centres régionaux denses, les travailleuses et travailleurs sont plus susceptibles d'être des immigrants, des personnes de couleur et des femmes, par rapport à la moyenne démographique nationale du secteur. Les taux de roulement ont tendance à être très élevés, en particulier dans les entrepôts non syndiqués, et nous avons vu des affirmations selon lesquelles certains lieux de travail connaissent un taux de roulement annuel de 100 %. En outre, les emplois dans les entrepôts ont tendance à être moins bien rémunérés, avec peu ou pas d'avantages sociaux et des défis importants en matière de santé et de sécurité, et cela est particulièrement vrai pour la main-d'œuvre non syndiquée des entrepôts.

Les travailleuses et travailleurs des entrepôts constituent une main-d'œuvre vulnérable et trop souvent invisible. Pourtant, leur travail est à la base d'une partie essentielle de la chaîne d'approvisionnement mondiale et, dans de nombreux cas, leurs employeurs comptent parmi les entreprises les plus riches du monde. Ils méritent une plus grande part de l'immense richesse qu'ils contribuent à générer, et les emplois dans les entrepôts devraient être de « bons emplois », c'est-à-dire sécuritaires, stables, permanents et bien rémunérés. Pour atteindre cet objectif, les travailleuses et travailleurs d'entrepôt devraient se mobiliser pour adhérer au syndicat, travailler collectivement pour créer une norme industrielle en constante amélioration, et se coordonner avec les alliés communautaires et syndicaux pour créer des améliorations significatives aux normes d'emploi et de travail.

Merci aux membres et au personnel d'Unifor suivants qui ont participé au dialogue sur le secteur des entrepôts :

  • Éric Buisson (section locale 510)
  • Shayne Fields (section locale 222)
  • Valérie Saliba (section locale 4050)
  • Debbie Montgomery (section locale 4268)
  • Jim Connelly (section locale 4050)
  • Michel Bélanger